Le dossier ministre de l’Économie, directeurs généraux des Douanes et des Impôts contre le journal Le Reporter pour diffamation a été retenu pour être jugé ce 21 septembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga II.
À l’ouverture du dossier, les avocats du journal Le Reporter ont formulé une demande de sursis à statuer de l’affaire, le temps pour eux d’entrer en possession d’un rapport de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC).
Selon notre confrère libreinfo.net, il s’agit du contenu d’une enquête qui a été faite à la suite de la publication d’un article par le journal, sur une transaction entre l’Etat burkinabè et la société minière ESSAKANE dans laquelle l’État aurait perdu 97 milliards de francs CFA, selon le journal d’investigation.
Le ministre de l’Économie Aboubacar Nacanabo, le directeur général des Douanes Mathias Kadiogo et celui des Impôts Daouda Kirakoya sont nommément cités dans cette affaire.
Pour les avocats du journal d’investigation, il serait bon que le tribunal ait le rapport en question, parce que selon eux, cela est très important. Ils déclarent que le parquet a émis une correspondance à ses collègues du tribunal Ouaga I pour demander le contenu de l’enquête. Mais, il est à constater qu’il n’y a pas encore eu de réponse.
Ce que la partie civile, c’est-à-dire les avocats des personnes citées dans la transaction n’entendent pas de bonne oreille. Selon eux, la demande de sursis à statuer n’a pas sa raison d’être dans la mesure où le dossier a été renvoyé à une date ferme.
«Encore faut-il savoir que nous sommes en matière de diffamation. C’est une requête irrecevable et je demande son rejet», a fait observer la partie civile qui rappelle qu’à l’audience précédente, les avocats de la défense avaient affirmé être prêts à établir la vérité dans cette affaire.
«N’entrez pas dans ce jeu monsieur le président. Nous sommes dans une procédure d’urgence », a indiqué l’une des avocates des plaignants.
Le procureur de se demander si l’on a nécessairement besoin de ce rapport de l’ASCE-LC. «J’estime que le journal qui a écrit devrait se prémunir des preuves de ce qu’il a avancé dans l’article », a dit le procureur.
Les avocats du journal Le Reporter répondent : «Nous avons les preuves de ce que nous avons écrit. Mais, ce que nous disons, est dans l’intérêt même de la justice. Dans tous les cas, on s’en tient à la décision du tribunal». Le dossier a été finalement retenu pour être jugé ce jour. L’audience se poursuit.
Source: Libreinfo